This dissertation applies a gendered analysis to the problem of food insecurity in Haiti, in order to document the impact from, and local responses to, a gender-blind and supply-centric world food economy. This is achieved by investigating the ways in which female and male rural and peri-urban peasant farmers and female urban poor, in northern Haiti, achieve food security. In so doing, I offer an alternative to the dominant narrative of food security, in Haiti, produced by institutional actors. Employing mixed-methods and feminist methodology, I conducted 526 interviews with 260 respondents, of which 115 were members of four primary rural, peri-urban, and urban community-based organisations (CBOs) that constituted the main interest of the study. These respondents were interviewed before and after a state land grab that dispossessed them from land where they produced and collected food. Four specific objectives combine to achieve the aim of the study. First, the study considers how powerful actors, who create a gender-blind world food economy, rely on gendered roles and responsibilities, paradoxically heightening food insecurity for rural women in Haiti. Second, the study examines how male and female rural and peri-urban peasants in northern Haiti interact in community-based organizations to reproduce themselves as the poto mitan, or centre pole, of local and regional food security. They use state land, and locally defined concepts of moral economy of care, identity, and autonomy, to make critical and strategic contributions to Haiti’s food security and social stability. Third, the study documents how CBOs may act as a form of resistance designed to decolonize peasant identity by placemaking through food production. And finally, the research utilizes Sen’s capabilities (opportunities or freedoms one has) and functionings of value (action to engage an opportunity), an evaluative tool, to establish how all-women organizations in Haiti are able to address strategic gender interests and practical food needs. These findings demonstrate the value of Haiti’s gendered, internally-oriented food economy, and how food security and social stability are established despite living within a retracted food economy. These findings indicate the need to make gender a central organizing and governing principle in food security policy.
Cette thèse applique une analyse genrée au problème de l'insécurité alimentaire en Haïti, afin de documenter l'impact de, et les réponses locales à, une économie alimentaire mondiale qui ne tient pas compte du genre et qui est centrée sur l'offre. Pour ce faire, j'enquête sur les moyens par lesquels les hommes et les femmes paysans ruraux et périurbains et les femmes pauvres urbaines, dans le nord d'Haïti, parviennent à la sécurité alimentaire. Ce faisant, j'offre une alternative au récit dominant de la sécurité alimentaire, en Haïti, produit par des acteurs institutionnels. En utilisant des méthodes mixtes et une méthodologie féministe, j'ai mené 526 entretiens avec 260 répondants, dont 115 étaient membres de quatre organisations communautaires (OC) primaires rurales, périurbaines et urbaines qui constituaient l'intérêt principal de l'étude. Ces répondants ont été interrogés avant et après un accaparement des terres par l'État qui les a dépossédés des terres où ils produisaient et collectaient de la nourriture. Quatre objectifs spécifiques se combinent pour atteindre le but de l'étude. Premièrement, l'étude examine comment les acteurs puissants, qui créent une économie alimentaire mondiale qui ne tient pas compte du genre, s'appuient sur des rôles et des responsabilités genrés, ce qui accroît paradoxalement l'insécurité alimentaire des femmes rurales en Haïti. Deuxièmement, l'étude examine comment les hommes et les femmes paysans ruraux et périurbains du nord d'Haïti interagissent au sein d'organisations communautaires pour se reproduire en tant que poto mitan, ou pôle central, de la sécurité alimentaire locale et régionale. Ils utilisent les terres de l'État, et les concepts localement définis d'économie morale de soins, d'identité et d'autonomie, pour apporter des contributions critiques et stratégiques à la sécurité alimentaire et à la stabilité sociale d'Haïti. Troisièmement, l'étude documente la façon dont les OC peuvent agir en tant que forme de résistance conçue pour décoloniser l'identité paysanne par le « placemaking » à travers la production alimentaire. Et enfin, la recherche utilise les « capabilités » (les opportunités ou les libertés dont on dispose) et les « fonctionnements de la valeur » (l’action pour saisir une opportunité) de Sen, un outil d'évaluation, pour établir comment les organisations de femmes en Haïti sont capables de répondre aux intérêts stratégiques de genre et aux besoins alimentaires pratiques. Ces résultats démontrent la valeur de l'économie alimentaire genrée et orientée vers l’intérieur d'Haïti et comment la sécurité alimentaire et la stabilité sociale sont établies malgré le fait de vivre dans une économie alimentaire rétractée. Ces résultats indiquent la nécessité de faire du genre un principe central d'organisation et de gouvernance dans la politique de sécurité alimentaire. (Traduit par Mouka)
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