Ce mémoire de licence porte sur l'éducation différentielle des adolescents et adolescentes opérée par l'école dans la société haïtienne. Des écoles secondaires mixtes de la région métropolitaine de Port-au-Prince ont servi de laboratoire d’observation du processus d’éducation différentielle parce qu’elles représentent des espaces où les rapports sociaux de sexe entre adolescent-e-s sont susceptibles de se manifester. L’enquête de terrain est fondée sur l’observation directe et une trentaine d’entretiens réalisés, dans une école congréganiste, un lycée et une école privée laïque mixtes, au niveau du secondaire, avec des élèves, des professeurs et des directeurs d’écoles. Encadrée par une démarche qualitative déployée, cette recherche a permis de dégager un panorama de la situation inégalitaire des filles en Haïti, d’abord dans les secteurs d’activités, mais aussi au niveau de l’éducation où les femmes ne se retrouvent pas sur un pied d’égalité avec les hommes. En effet, le sexisme est présent en milieu scolaire en se basant sur la verbalisation de cette réalité par les adolescent.e.s et quelques professeurs et directrices/directeurs d’école. Nos observations permettent de montrer comment l’éducation scolaire n’est pas exempte de valeurs genrées. La transmission culturelle à l’école ne se limite pas à des valeurs éducatives neutres. Enfin, l’analyse montre comment les constructions sociales du féminin et du masculin impacte le rapport entre adolescentes et adolescents ainsi que les rapports pédagogiques et comment il en arrive à désavantager les filles par rapport aux garçons. Ensuite nous proposons une conclusion qui fait un résumé du travail, de la méthodologie utilisée, de ses limites et des perspectives dégagées.
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