Dans cet article, nous examinons la violence conjugale (VC) contre les femmes en Haïti. L’objectif de cet article est d’examiner l’étendue du problème, de fournir des estimations des coûts, de proposer trois interventions possibles et d’estimer leur ratio avantage-coût (RAC). Environ 273 200 femmes sont victimes, chaque année, de VC graves, physiques ou sexuelles, ce qui correspond à 9,4 % de la population des femmes âgées de 14 à 49 ans. Nous estimons que les coûts de santé de la violence familiale sont de l’ordre de 641 millions HTG par an, ce qui équivaut à 0,16 % du PIB. La quantification d’un problème humain complexe comme la VC est difficile, parce que les conséquences de la VC sont multiples et qu’il est difficile de toutes les définir et les mesurer. Nous avons seulement une vague approximation des coûts matériels (traitement médical, système de justice, perte de revenus) et notre analyse se concentre sur les coûts de santé de la VC. Nous évaluons trois interventions possibles : la reconstruction d’un centre d’accueil pour femmes, un service d’assistance téléphonique national et un programme de prévention de la violence lors des fréquentations des adolescentes. Pour deux interventions, le centre d’accueil et l’assistance téléphonique, nous avons peu de preuves quant à leur efficacité, et nous avons fait des hypothèses prudentes concernant leurs avantages. La fourchette des RAC se situe entre 2,1 à 31,0. Pour le programme de violence lors des fréquentations, il y a des preuves considérables de son efficacité dans la littérature de la santé publique et les résultats d’un essai en Haïti sont également prometteurs. Toutefois, les frais de délivrance de cette intervention sont élevés et la plupart des RAC sont en dessous de un.
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