Cette étude s’intéresse à la nuptialité et aux différentes configurations familiales dans les Caraïbes et démontre que le régime matrimonial et les structures familiales présentent une grande stabilité, contrairement à l’idée répandue. En partant du constat que l’esclavage a joué un rôle décisif dans le peuplement des Caraïbes, l’étude fait l’hypothèse que, conformément à l’idée répandue, les formes familiales actuelles sont encore marquées par les origines esclavagistes de la population. Selon cette idée, comme l’homme était absent du foyer, les familles se centralisaient autour de la mère. Cela se traduirait par une instabilité familiale et une tendance des femmes à avoir des enfants avec des pères successifs. Pour des raisons méthodologiques, cette étude s’est concentrée sur quatre pays des Caraïbes : la République dominicaine, la Jamaïque, la Guyane et la Guadeloupe-Martinique. Néanmoins, les résultats montrent que les foyers nucléaires sont très largement majoritaires en République dominicaine, en Jamaïque et en Guadeloupe-Martinique, ce qui suggère que l’héritage esclavagiste ne pèse plus très lourd en ce qui concerne les configurations familiales. De plus, en Guyane, les familles indiennes, bien qu’elles présentent des traits originaux, ont plusieurs points communs avec le reste de la population, ce qui confirme l’existence d’un processus de créolisation. L’auteur explique ces différences par rapport à l’hypothèse de départ par l’impact de la colonisation sur les populations, notamment la présence d’une minorité blanche comme groupe de référence, les constants efforts pour christianiser les populations et même le statut de territoire colonial. Finalement, l’auteur souligne que ces facteurs n’étaient pas présents en Haïti en raison de son indépendance et note que les résultats pourraient différer. (Résumé par Mouka)
Famille et nuptialité dans la Caraïbe
1987
dans
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Mots-clés
Résumé
Résumé :