Le paysan haïtien et sa famille est un livre pionnier de l’auto-ethnologie du Tiers monde. On y découvre une réflexion sur les problèmes du développement rural élaborée en Haïti dès 1948, alors même que les notions de Tiers monde et de développement ne s’étaient pas encore complètement dégagées. Publié en espagnol à Mexico, en 1951, cet ouvrage - aujourd’hui un classique - traite tout à la fois des questions démographiques, de la parcellisation de la propriété foncière, de l’érosion et de l’usure des sols, des activités commerciales des femmes, des pratiques religieuses, du problème de l’émigration. Il conserve sa valeur d’actualité en ce qu’il montre comment les collectivités humaines exercent incessamment leur créativité en produisant les formes sociales, les réponses techniques et les transpositions culturelles qui leur semblent les mieux appropriées aux conditions concrètes de leur existence. Le lecteur appréciera cette description très réaliste de la vie quotidienne des paysans haïtiens au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Autant de repères historiques qu’il pourra comparer avec le spectacle des réalités présentes afin de mesurer les modifications qui ont pu intervenir, depuis un tiers de siècle, dans la campagne haïtienne.