Nombre de femmes paysannes haïtiennes migrent vers Port-au-Prince où elles deviennent travailleuses domestiques. Leur service domestique permet aux femmes qui les emploient de s'investir dans le travail non-domestique et de pouvoir accéder ainsi à la migration internationale. En France, ces migrantes deviennent à leur tour travailleuses domestiques, ce qui permet aux femmes françaises de s'investir dans le travail non-domestique. Ces phénomènes témoignent de l'existence d'une chaîne de travail et de migration où s'articulent les rapports sociaux de sexe, de classe, de race et les confrontations Nord/Sud, au coeur de la mondialisation néolibérale. Quelques-unes de ces femmes racontent leur histoire qui exprime à la fois la violence des rapports sociaux et leurs stratégies pour devenir sujet. Pour penser ces « Sujettes », je propose une approche qui croise la recherche féministe et la sociologie clinique sur les plans théorique, méthodologique et épistémologique.
Many rural Haitian women migrate to Port-au-Prince and become domestic workers. Their domestic service allows other women to invest in the non-domestic work and access to international migration as well. In France, these Haitian migrants become domestic workers in turn, which allows French women to invest in the non-domestic work. These phenomena demonstrate the existence of a global work and migration chain where gender, class, race and the North/South confrontations are articulated, in the neoliberal globalization. Some of these women tell their life story which expresses both the violence of social problems and their strategies to become subject. To think these "subjects" I propose to cross feminist research and clinical sociology on the theoretical, methodological and epistemological point of view.
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