Cette recherche, conduite à Port-au-Prince à la fin de 2010 et au début de 2011, examine la situation des femmes et des filles dans les camps de personnes déplacées à la suite du séisme du 12 janvier 2010. Plus précisément, ce rapport étudie l’accès aux services de santé périnatale pour ces femmes et ces filles, l’effet de l’insécurité alimentaire sur la santé maternelle et reproductive, le développement de la pratique du sexe transactionnel, ainsi que la prévalence et les conséquences des violences fondées sur le genre. À partir des résultats d’entrevues réalisées avec 128 femmes et filles vivant dans 15 camps situés dans 7 des 12 communes affectées par le séisme, le rapport conclut que leurs droits humains ne sont pas toujours respectés, qu’elles manquent d’informations sur les services disponibles dans leurs camps respectifs et qu’elles sont extrêmement vulnérables à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Cette insécurité contraint certaines femmes à développer des relations avec des hommes afin qu’ils assurent leur sécurité financière et alimentaire et/ou à adopter des pratiques sexuelles transactionnelles et de survie. En parallèle, la situation dans les camps exacerbe les problématiques déjà existantes de violences fondées sur le genre et les conséquences de celles-ci, notamment par la difficulté accrue pour les victimes d’agressions sexuelles d’avoir accès aux soins post-agression nécessaires pour prévenir les grossesses et les transmissions d’ITSS. Bien que le rapport convienne qu’il serait irréaliste pour le gouvernement d’Haïti de surmonter à lui seul l’ensemble des obstacles engendrés par le contexte politique et économique, il rappelle que le gouvernement d’Haïti demeure le premier garant des droits humains dans le pays et que les organismes non gouvernementaux ou internationaux ne peuvent pas le substituer. En ce sens, le rapport produit une série de recommandations clés pour le gouvernement haïtien, les organisations non gouvernementales, les organisations internationales et pour la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti. (Résumé par Mouka)
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