This discussion of the cult of the Virgin Mary in Haiti is the fruit of one of the most extensive ethnographical studies on religion yet conducted in the Caribbean. Rey reveals the differences between the Marian devotion of the Haitian poor and that of the Haitian elite, explains the forces that shape and underlie these differences, and explores the phenomena of Marian symbols, beliefs and practices with their correspondents in Haitian Voudou.
Data generated through over four hundred interviews with Catholics and Voduisants and extensive participant/observation at Marian feasts throughout Haiti over a four-year period is analyzed and explained with references to the theories concerning religion and class of Antonio Gramsci, Max Weber, and Pierre Bourdieu.
Two case studies personalize the elite/popular schism at the heart of Haitian Marianism, while a historical survey of the roles that the Mary symbol has played in Haitian politics reveals both the ways in which the dominant in Haitian society have, since the arrival of Columbus in 1492, attempted to manipulate the symbol and myth of the Virgin to legitimize and perpetuate the social inequalities upon which their power and privilege depend, and instances of Marian appropriation by the subjugated, who have at times transformed Mariology into a source of inspiration for struggle against domination.
Historical research also discloses how the Catholic Church hierarchy has aimed to employ the Virgin Mary in its epic campaign to eradicate vodou from Haitian society. This campaign has failed in large part because the Virgin Mary in Haiti is widely assimilated with ezili, the voudou spirit of lover and sensuality, making Haiti's Virgin uniquely Haitian. In sum, the effects of Vodou and of class struggle on Haitian Marianism are discussed and analyzed.
Cette discussion du culte de la Vierge Marie en Haïti est le fruit de l'une des plus vastes études ethnographiques sur la religion réalisées dans les Caraïbes jusqu’à maintenant. Rey révèle les différences entre la dévotion mariale des pauvres haïtiens et celle de l'élite haïtienne, explique les forces qui façonnent et sous-tendent ces différences, et explore le phénomène des symboles, croyances et pratiques mariales avec leurs correspondants dans le vaudou haïtien.
Les données générées par plus de quatre cents entretiens avec des catholiques et des vaudouistes et par une participation/observation extensive aux fêtes mariales à travers Haïti sur une période de quatre ans sont analysées et expliquées avec des références aux théories concernant la religion et les classes d'Antonio Gramsci, Max Weber et Pierre Bourdieu.
Deux études de cas personnalisent le schisme élite/populaire au cœur du marianisme haïtien, tandis qu'une enquête historique sur les rôles que le symbole de Marie a joué dans la politique haïtienne révèle à la fois les façons dont les dominants de la société haïtienne ont, depuis l'arrivée de Christophe Colomb en 1492, tenté de manipuler le symbole et le mythe de la Vierge pour légitimer et perpétuer les inégalités sociales sur lesquelles reposent leur pouvoir et leurs privilèges, et des exemples d'appropriation mariale par les subjugués, qui ont parfois transformé la mariologie en une source d'inspiration pour la lutte contre la domination.
La recherche historique révèle également comment la hiérarchie de l'Église catholique a cherché à utiliser la Vierge Marie dans sa campagne épique pour éradiquer le vaudou de la société haïtienne. Cette campagne a échoué en grande partie parce que la Vierge Marie en Haïti est largement assimilée à Ezili, l'esprit vaudou de l'amante et de la sensualité, ce qui rend la Vierge d’Haïti uniquement haïtienne. En somme, les effets du vaudou et de la lutte des classes sur le marianisme haïtien sont discutés et analysés.