Être capable de transférer ses gènes ou pouvoir fonder une famille peut être difficile pour quelqu’un qui est considéré comme infertile. Si l’infertilité est une maladie biologique, elle est aussi connue comme un problème social de par le nombre de personnes (15% de la population) qu’elle touche et ses effets dans la vie des personnes désireuses d’un enfant. Toutefois, elle affecte les femmes d’une manière particulière, du fait de la stigmatisation qui est rattachée à l’infertilité féminine. Comment cette réalité est-elle vécue chez les femmes haïtiennes, compte tenu des inégalités sociales et économiques qui s’ajoutent à la condition d’être une femme infertile en Haïti ? Telle était la préoccupation à l’origine de cette recherche. Compte tenu du contexte de la pandémie, les entrevues qualitatives ont été remplacées par une étude des documents des organismes, incluant l’État qui interviennent en Haïti en Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR). J’ai choisi de regarder de plus près comment quatre instances choisies, représentantes des acteurs clés dans le domaine (l’État, les ONG internationales et le secteur privé) abordent l’infertilité, à qui s’adressent leurs descriptions d’objectifs, de programmes et de services, et au final dans quelle mesure, les instances responsables et concernées par les questions d’infertilité prennent en compte les réalités de toutes les femmes haïtiennes dans leurs interventions. Utilisant une perspective intersectionnelle, je constate que l’infertilité est secondarisée dans les interventions en SSR en Haïti, et que les inégalités socio-économiques des femmes haïtiennes et les référents culturels ne sont pas suffisamment reflétées dans les documents orientant les interventions. À la lumière de ces résultats cette étude en travail social propose des pistes pour la gestion, l’intervention et la recherche en vue d’améliorer la qualité de vie des femmes haïtiennes et des couples vivant avec une problématique d’infertilité. Being able to transfer genes or start a family can be difficult for someone who is considered infertile. While infertility is a biological disease, it is also known as a social problem because of the number of people (15% of the population) it affects and its effects in the lives of people who want a child. However, it affects women in a special way because of the stigma attached to female infertility. How is this reality experienced by Haitian women, given the social and economic inequalities that come with being an infertile woman in Haiti? This was the concern at the origin of this research. Given the context of the pandemic, qualitative interviews were replaced by a document review of organizations, including the State, that intervene in Haiti in the area of Sexual and Reproductive Health Rights. I choose to take a closer look at how four selected bodies, representing key actors in the field (the State, organizations non-governmental and the private sector) address infertility, to whom their descriptions of objectives, programs and services are addressed, and ultimately to what extent the bodies responsible for and concerned with infertility issues take into account the realities of all Haitian women in their interventions. Using an intersectional perspective, I note that infertility is secondarized in Sexual and Reproductive Health interventions in Haiti, and that the socio-economic inequalities of Haitian women and cultural references are not sufficiently reflected in the documents guiding the interventions. In light of these findings, this social work study proposes management, intervention and research avenues to improve the quality of life of Haitian women and couples living with infertility.
Quelle place pour l’infertilité dans les interventions en santé sexuelle et reproductive en Haïti ?
2020
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56
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