In 2018, a global media scandal erupted, in which Oxfam, one of the largest and most respected international development non-government organizations, was accused of covering up incidents of its staff engaging sex workers in Haiti following the country’s devastating 2010 earthquake. The scandal sparked widespread public condemnation of the development and humanitarian sectors for their complicity in the sexual exploitation and abuse of Haitian sex workers. In the aftermath of the scandal, the sector scrambled to restore its damaged reputation, in part by positioning its care for vulnerable women as central to its work. In its responses, however, the sector did not position Haitian sex workers as active subjects of the controversy, but as figures of suffering through whom development organizations might atone for their alleged transgressions. This article reflects on how development and humanitarian representations of Haitian sex workers, and sex work in general, as expressed in Oxfam’s responses to the scandal, exposed the sector’s colonial and racialized approaches to gender, sexuality, and sex work.
En 2018, un scandale médiatique mondial a éclaté, dans lequel Oxfam, l'une des organisations non gouvernementales de développement international les plus importantes et les plus respectées, a été accusée de couvrir des incidents où son personnel engageait des travailleuses du sexe en Haïti après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Le scandale a suscité une large condamnation publique des secteurs du développement et de l'humanitaire pour leur complicité dans l'exploitation et les abus sexuels des travailleuses du sexe haïtiennes. À la suite de ce scandale, le secteur s'est efforcé de rétablir sa réputation, en partie en plaçant la prise en charge des femmes vulnérables au cœur de son travail. Dans ses réponses, cependant, le secteur n'a pas positionné les travailleuses du sexe haïtiennes comme des sujets actifs de la controverse, mais comme des figures de souffrance à travers lesquelles les organisations de développement pourraient expier leurs prétendues transgressions. Cet article réfléchit à la manière dont les représentations des travailleuses du sexe haïtiennes et du travail du sexe en général, tel qu'elles ont été exprimées dans les réponses d'Oxfam au scandale, ont exposé les approches coloniales et racialisées du secteur en matière de genre, de sexualité et de travail du sexe. (Traduit par Mouka)