In this article, we contend that the “strong Black woman” archetype constricts expressions of Black womanhood and girlhood and thus limits individual and collective liberation. We maintain that strength need not preclude tenderness, highlighting two forms: wounded tenderness—a raw and aching feeling pointing to the vulnerability of human beings—and liberated tenderness, a practice of meeting woundedness with embodied awareness and gentleness. We foreground the concept of poto mitan to illustrate how the “strong Black woman” archetype upholds virtues of strength at the expense of tenderness, thus taking up Faye Harrison's call to theorize from “ex-centric sites.” Translated as “center posts,” poto mitan describes the architecture of spaces for traditional ancestor worship and conventionally refers to Haitian women's central role as pillars of the family and community. We begin this article by discussing the limits of this discourse within feminist scholarship and activism. Second, we examine how this discourse both engenders and limits liberation for Haitian rural women. By concluding with “tenderness as method,” we argue that feminist anthropologists working with Black women must not only attune themselves to how discourses and performances of strength may occlude liberation but also call on our own vulnerability to allow space for liberated tenderness.
Dans cet article, nous soutenons que l'archétype de la « femme noire forte » restreint les expressions de la féminité et de la jeune fille noires et limite ainsi la libération individuelle et collective. Nous soutenons que la force n'exclut pas la tendresse, en soulignant deux formes : la tendresse blessée - un sentiment brut et douloureux qui souligne la vulnérabilité des êtres humains - et la tendresse libérée, une pratique qui consiste à répondre à la blessure par la conscience et la douceur incarnées. Nous mettons en avant le concept de poto mitan pour illustrer comment l'archétype de la "femme noire forte" soutient les vertus de la force aux dépens de la tendresse, répondant ainsi à l'appel de Faye Harrison à théoriser à partir de « sites excentriques ». Traduit par « poteaux centraux », poto mitan décrit l'architecture des espaces de culte traditionnel des ancêtres et fait conventionnellement référence au rôle central des femmes haïtiennes en tant que piliers de la famille et de la communauté. Nous commençons cet article en discutant des limites de ce discours au sein de la recherche et de l'activisme féministes. Ensuite, nous examinons comment ce discours engendre et limite la libération des femmes rurales haïtiennes. En concluant par " la tendresse comme méthode ", nous soutenons que les anthropologues féministes qui travaillent avec les femmes noires doivent non seulement se mettre à l'écoute de la manière dont les discours et les représentations de la force peuvent occulter la libération, mais aussi faire appel à notre propre vulnérabilité pour laisser place à une tendresse libérée. (Traduit par Mouka)