Ce texte s’intéresse à Jeanne ODO comme symbole de l’humanité des Africains et analyse deux œuvres qui la représentent : une estampe intitulée « Discussion sur les hommes de couleur » et une esquisse nommée « La Convention abolit l’esclavage ». D’abord, on raconte comment Jeanne ODO est devenue un symbole. Cette femme de 114 ans, née à Port-au-Prince, faisait partie d’une délégation de citoyens de couleur et de soldats de la Légion des Américains venus rencontrer la Société des Amis de l’Égalité et de la Liberté le 3 juin 1793. Cette délégation demandait à la Société d’y être admise et de soutenir leur demande d’un décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ces deux demandes furent soutenues par le président et, le lendemain, la délégation fut reçue à la Convention où Jeanne ODO reçut un hommage unanime de l’Assemblée. La délégation offrit un drapeau à la Convention, qui fut accepté comme un signal de l’union entre les deux révolutions. Celui-ci présente trois personnes peintes, toutes debout, armées d’une pique et portant le bonnet de la liberté : un noir sur un fond bleu, un blanc sur un fond blanc et un mulâtre sur un fond rouge. Il y est inscrit : « L’union fera notre force. » Ce texte met en lumière qui sont ces citoyens de couleur, démontre le travail accompli des deux côtés de l’Atlantique, notamment par la Société des Citoyens de Couleur, pour rapprocher les révolutionnaires de la France et de Saint-Domingue, préparer les esprits à un gouvernement populaire à Saint-Domingue et reconstruire la société future sur de nouvelles bases. Finalement, il s’intéresse à la présentation de Jeanne ODO à l’Assemblée comme exercice de mise en application des principes d’égalité de la Déclaration des droits, relevant que ces principes entrent en contradiction avec le système esclavagiste et les représentations qui en ont été faites par la suite. (Résumé par Mouka)
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