Based on ethnographic research with a community of independent Pentecostals known in Haiti as “The Heavenly Army,” this article examines the practices and perspectives of these self-proclaimed spiritual warriors against the backdrop of their extreme material poverty. As articulated by Claudette the prophetess, her constant concern about afflicting spirits is specific to her life conditions, a way of living that she describes as “outside.” I first describe the “outsidedness” of Claudette’s and her community’s lives as an experience of marginality, vulnerability, and isolation from power. Then, drawing inspiration from Robert Orsi’s examination of “presence” and Georges Bataille’s notion of “excess,” I propose an approach that takes seriously Claudette’s claims without resorting to models of deprivation and compensation. Instead, I examine poverty not only as an experience of lack but also as one of material and social excess as well as unwelcomed presence. Foregrounding this aspect of poverty illuminates the way that global racialized capitalism and its excesses serve as a compelling meta-context for the study of global Pentecostalism.
Basé sur une recherche ethnographique auprès d'une communauté de pentecôtistes indépendants connue en Haïti sous le nom d'"Armée céleste", cet article examine les pratiques et les perspectives de ces guerriers spirituels autoproclamés dans le contexte de leur extrême pauvreté matérielle. Comme l'explique Claudette la prophétesse, sa préoccupation constante pour les esprits malades est spécifique à ses conditions de vie, un mode de vie qu'elle qualifie d'"extérieur". Je décris d'abord le caractère "extérieur" de la vie de Claudette et de sa communauté comme une expérience de marginalité, de vulnérabilité et d'isolement par rapport au pouvoir. Ensuite, en m'inspirant de l'examen de la "présence" par Robert Orsi et de la notion d'"excès" par Georges Bataille, je propose une approche qui prend au sérieux les revendications de Claudette sans recourir à des modèles de privation et de compensation. Au lieu de cela, j'examine la pauvreté non seulement comme une expérience de manque, mais aussi comme une expérience d'excès matériel et social, ainsi que de présence non désirée. En mettant l'accent sur cet aspect de la pauvreté, on met en lumière la façon dont le capitalisme racialisé mondial et ses excès servent de méta-contexte convaincant pour l'étude du pentecôtisme mondial. (Traduit par Mouka)