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Sous le régime des Duvalier, un nouveau mouvement de femmes haïtiennes prend ses racines dans deux processus : la migration d'Haïtiennes en Amérique du Nord, qui leur permet de défendre les droits des femmes au niveau transnational, et la montée de groupes féministes. Après la dictature, ces groupes ont pu provoquer des changements politiques favorables aux femmes tout en contribuant à l’instauration du premier gouvernement démocratique. Cependant, l’instabilité politique suscitée par le coup d’État de 1991 amène une très forte répression qui efface des progrès effectués.
Bien qu’il soit difficile de situer exactement le début du mouvement féministe haïtien, on relève certains événements marquants dans son histoire, soit l'occupation militaire américaine et la création de la Ligue féminine d’action sociale en 1934. Ce mouvement a permis de nombreuses avancées dont le droit de vote pour les femmes, la mise en place d’une politique d’égalité, la création d’une loi criminalisant le viol, la ratification de la Convention de Belém Do Pará et l’adoption d’un plan de lutte contre la violence faite aux femmes.
Portant sur les comportements sexuels, cette étude s'est appuyée sur des entretiens avec 200 adolescent·es de Port-au-Prince (108 hommes et 92 femmes), âgé·es de 13 à 18 ans. Selon les résultats de cette enquête, 60 % des personnes interrogées avaient déjà eu des rapports sexuels. Parmi elles, les hommes seraient 3,5 fois plus susceptibles d'avoir eu des relations sexuelles, 5,4 fois plus susceptibles de signaler des rapports sexuels avant l'âge de 14 ans, 9,75 fois plus susceptibles d'avoir un partenaire sexuel et 3,33 fois plus susceptibles de ne pas avoir utilisé de contraceptif au cours du dernier rapport sexuel. Les adolescent·es vivant avec leurs familles étaient moins susceptibles de déclarer avoir eu des relations sexuelles non protégées que ceux vivant sans adultes au sein de leur foyer. Finalement, cette étude montre que la forte prévalence des rapports sexuels à risque chez les hommes et l'influence protectrice d'une cohésion familiale stable semblent avoir des implications importantes sur la prévention du VIH.
Cette étude a créé des groupes de discussion avec des personnes habitant le bidonville de Cité Soleil en Haïti et dont le sexe attribué à la naissance ne correspondait pas à leur identité de genre : il s'agit d'hommes et de femmes transgenres. L'expression du genre s'est révélée en conflit avec les normes du milieu. On a même évoqué des agressions sexuelles récurrentes et humiliantes. Ces dernières sont intentionnellement préjudiciables et augmentent pour les répondant·es le risque de contracter le VIH. Le manque de confidentialité et la stigmatisation entravent aussi d'ailleurs l'accès aux ressources liées au VIH.
Ce chapitre porte sur le genre au sein des modèles de développement en Haïti, et plus particulièrement dans la structuration et les mécanismes de l’économie haïtienne. L’auteure discute du choix des références théoriques utilisées, puis elle décrit le modèle de développement rentier en mettant l’accent sur les rôles des femmes, la provenance de ceux-ci et les compromis en lien avec les rentes. Finalement, elle explore les voies du changement institutionnel en se penchant sur différents conflits.