Drawing from the lived experiences of Haitian women in Boston and Montreal, this study illustrates how ethnography can augment understandings of race and place in demography by complementing quantitative analyses, showing how race is constructed across place through daily micro-interactions. Building on the work of demographers who examine how race shifts over time and place, this article challenges the practice of engaging with race as a fixed or static category to consider how race is constructed across place, highlighting the nuances of race that are sometimes lost in quantitative studies. The multi-sited ethnographic methodology employed in this study is uniquely suited to uncovering the specificities of race and place. The findings reveal that Haitian women experience race differently in Montreal and in Boston, based largely on the historical context of each place. Haitians in Boston experienced intraracial tensions with African Americans, particularly during the 1960s and 1970s, that shaped their experiences of race and place, while Haitians in Montreal at the same time experienced Blackness that was closely tied with xenophobia in the French Canadian context. The Haitian women in this study experienced race, place, gender, ethnicity, and class simultaneously, necessitating an intersectional approach to understanding the effects of race in and on their daily lives.
En s'appuyant sur les expériences vécues par des femmes haïtiennes à Boston et à Montréal, cette étude illustre comment l'ethnographie peut améliorer la compréhension de la race et du lieu dans la démographie en complétant les analyses quantitatives, en montrant comment la race se construit à travers le lieu par le biais de micro-interactions quotidiennes. S'appuyant sur le travail des démographes qui examinent la façon dont la race évolue dans le temps et dans l'espace, cet article remet en question la pratique consistant à considérer la race comme une catégorie fixe ou statique pour examiner comment la race se construit à travers l'espace, en mettant en évidence les nuances de la race qui sont parfois perdues dans les études quantitatives. La méthodologie ethnographique multisite employée dans cette étude est particulièrement adaptée à la découverte des spécificités de la race et du lieu. Les résultats révèlent que les femmes haïtiennes vivent la race différemment à Montréal et à Boston, en grande partie en raison du contexte historique de chaque lieu. Les Haïtiens de Boston ont connu des tensions intraraciales avec les Afro-Américains, en particulier dans les années 1960 et 1970, qui ont façonné leurs expériences de la race et du lieu, tandis que les Haïtiens de Montréal ont connu à la même époque une négritude étroitement liée à la xénophobie dans le contexte canadien-français. Les Haïtiennes de cette étude ont fait l'expérience simultanée de la race, du lieu, du genre, de l'ethnicité et de la classe, ce qui nécessite une approche intersectionnelle pour comprendre les effets de la race dans et sur leur vie quotidienne. (Traduit par Mouka)
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