Hausse récente de la fécondité en Haïti : un nouvel engagement pour la vie en union ? Trois enquêtes démographiques rétrospectives ont été réalisées à Haïti en 1977, 1983 et 1987. Elles font apparaître une hausse de la fécondité, tant sur les indices synthétiques des périodes précédant les enquêtes que sur les parités moyennes (nombre total d'enfants déjà nés suivant l'âge des femmes enquêtées). La validité du résultat obtenu est appréciée en comparant les données des enquêtes à celles d'autres sources (autres enquêtes, recensements), en étudiant la cohérence interne de chaque enquête (comparaison des indices synthétiques de fécondité du moment et des descendances des générations) et en rapprochant les résultats des trois enquêtes (calcul d'indices du moment par différence entre les parités atteintes dans deux enquêtes ou reconstitution des parités à une même date à partir de deux enquêtes). Le facteur essentiel d'incertitude semble lié à l'émigration vers les États-Unis des femmes les moins fécondes. La plus grande précocité de la vie en union et la prédominance accrue des formes conjugales impliquant la cohabitation des partenaires sont les facteurs essentiels de la hausse de la fécondité. Le phénomène touche davantage les femmes les moins instruites, sans doute parce que ce sont elles qui ont le plus besoin de la sécurité financière qu'offre la vie en couple dans une période économique particulièrement difficile pour Haïti.
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