Aujourd’hui, la plupart des conflits se déroulent à l’intérieur d’un pays et, bien souvent, ce sont la pauvreté et la lutte pour le contrôle de ressources limitées ou des violations des droits de l’homme qui en sont la cause. Un autre point tragique qui leur est commun est que les femmes et les petites filles en subissent les conséquences dans une mesure disproportionnée. En effet, alors qu’elles vivent les mêmes événements traumatisants que le reste de la population — bombardements, famines, épidémies, exécutions massives, torture, emprisonnement arbitraire, migration forcée, purification ethnique, menaces et intimidations —, les femmes et les filles sont en outre l’objet de formes spécifiques de violence et de sévices, notamment de violence et d’exploitation sexuelles. Les efforts faits pour parvenir à un règlement des conflits et s’attaquer à leurs causes profondes ne réussiront que si nous donnons à tous ceux qui en ont subi les effets préjudiciables, notamment et surtout aux femmes, les moyens de se prendre en charge. Ainsi, c’est seulement si les femmes exercent pleinement leur rôle sur un pied d’égalité avec les hommes qu’il sera possible de poser les fondations d’une paix durable : le développement, la bonne gouvernance, la justice et les droits de l’homme. Dans les zones de conflit un peu partout dans le monde, les mouvements de femmes ont collaboré avec les Nations Unies pour reconstruire les structures de paix et de sécurité, réorganiser les sociétés et rétablir l’harmonie sociale, protéger les réfugiés et les personnes déplacées, éduquer l’opinion et faire mieux connaître les droits de l’homme et l’Etat de droit. Au sein même de l’Organisation, l’intégration d’une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans le domaine de la paix et de la sécurité est devenue une stratégie essentielle. Une Equipe spéciale interorganisations sur les femmes, la paix et la sécurité a été créée pour étudier le rôle des femmes dans le rétablissement de la paix, le maintien de la paix, l’assistance humanitaire et diverses autres activités connexes. De même que l’Equipe spéciale interorganisations, la présente étude est une initiative qui découle de la résolution 1325 portant sur les femmes, la paix et la sécurité adoptée en octobre 2000 par le Conseil de sécurité. Dans cette résolution, le Conseil souligne le rôle capital que jouent les femmes dans le règlement des différends et demande que soient étudiés les effets des conflits armés sur les femmes et les petites filles, le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la composante femmes des processus de paix et de règlement des différends. S’il est vrai que l’étude ci-dessous montre que des progrès certains ont été réalisés dans la mise en œuvre de la résolution 1325, force est de reconnaître que les femmes sont toujours en minorité parmi les participants aux négociations d’accords de paix et de sécurité et qu’elles bénéficient de moins d’attention que les hommes dans les accords conclus après la cessation des hostilités ainsi que dans les processus de désarmement et de reconstruction. Notre objectif, et le défi qu’il nous faut relever, demeure l’application pleine et entière de la résolution 1325, laquelle a marqué une étape décisive. La présente étude esquisse une ligne d’action plus systématique pour l’avenir.
Les femmes, la paix et la sécurité
2003
dans
189
Lieu
Résumé
Résumé :