Background: Haiti’s maternal mortality, stillbirth, and neonatal mortality rates are the highest in Latin America and the Caribbean. Despite inherent risks, the majority of women still deliver at home without supervision from a skilled birth attendant. The purpose of this study was to elucidate factors driving this decision.
Methods: We conducted six focus group discussions with women living in urban (N = 14) or rural (N = 17) areas and asked them questions pertaining to their reasons for delivering at a facility or at home, perceptions of staff at the health facility, experiences with or knowledge of facility or home deliveries, and prior pregnancy experiences (if relevant). We also included currently pregnant women to learn about their plans for delivery, if any.
Results: All of the women interviewed acknowledged similar perceived benefits of a facility birth, which were a reduced risk of complications during pregnancy and access to emergency care. However, many women also reported unfavorable birthing experiences at facilities. We identified four key thematic concerns that underpinned women’s negative assessments of a facility birth: being left alone, feeling ignored, being subject to physical immobility, and lack of compassionate touch/care. Taken together, these concerns articulated an overarching sense of what we term “isolation,” which encompasses feelings of being isolated in the hospital during delivery.
Conclusion: Although Haitian women recognized that a facility was a safer place for birthing than the home, an overarching stigma of patient neglect and isolation in facilities was a major determining factor in choosing to deliver at home. The Haitian maternal mortality rate is high and will not be lowered if women continue to feel that they will not receive comfort and compassionate touch/care at a facility compared to their experience of delivering with traditional birth attendants at home. Based on these results, we recommend that all secondary and tertiary facilities offering labor and delivery services develop patient support programs, where women are better supported from admission through the labor and delivery process, including but not limited to improvements in communication, privacy, companionship (if deemed safe), respectful care, attention to pain during vaginal exams, and choice of birth position.
Contexte : En Haïti, les taux de mortalité maternelle, de mortinatalité et de mortalité néonatale sont les plus élevés en Amérique latine et dans les Caraïbes. Malgré les risques associés, la majorité des femmes accouchent encore à domicile sans la supervision d'une accoucheuse qualifiée. L'objectif de cette étude était de comprendre les facteurs qui motivent cette décision.
Méthodes : Nous avons organisé six groupes de discussion avec des femmes vivant dans des zones urbaines (N = 14) ou rurales (N = 17) et leur avons posé des questions sur les raisons pour lesquelles elles accouchent dans un établissement de santé ou à domicile, leur perception du personnel de l'établissement de santé, leurs expériences ou leurs connaissances en matière d'accouchement dans un établissement de santé ou à domicile, et leurs expériences de grossesse antérieures (le cas échéant). Nous avons également inclus les femmes actuellement enceintes pour connaître leurs projets d'accouchement, si tel est le cas.
Résultats : Toutes les femmes interrogées ont reconnu des avantages perçus similaires d'un accouchement en établissement, à savoir un risque réduit de complications pendant la grossesse et l'accès aux soins d'urgence. Cependant, de nombreuses femmes ont également signalé des expériences d'accouchement défavorables dans les établissements. Nous avons identifié quatre préoccupations thématiques clés qui sous-tendent les jugements négatifs des femmes sur l'accouchement en établissement : être laissée seule, se sentir ignorée, être sujettes à l'immobilité physique, et le manque de toucher/soins compatissants. Prises ensemble, ces préoccupations ont donné lieu à un sentiment général de ce que nous appelons « l'isolement », qui englobe le sentiment d'être isolé à l'hôpital pendant l'accouchement.
Conclusion : Bien que les femmes haïtiennes aient reconnu qu'un établissement est un endroit plus sûr que le domicile pour accoucher, la stigmatisation générale de la négligence et de l'isolement des patientes dans les établissements était un facteur déterminant dans le choix d'accoucher à domicile. Le taux de mortalité maternelle haïtien est élevé et ne diminuera pas si les femmes continuent à penser qu'elles ne recevront pas de confort et de toucher/soins compatissants dans un établissement par rapport à leur expérience d'accouchement à domicile avec des accoucheuses traditionnelles. Sur la base de ces résultats, nous recommandons que tous les établissements secondaires et tertiaires offrant des services d'accouchement développent des programmes de soutien aux patientes, où les femmes sont mieux soutenues de l'admission jusqu'au processus d'accouchement, y compris, mais sans s'y limiter, des améliorations en matière de communication, d'intimité, de compagnie (si cela est jugé sûr), de soins respectueux, d'attention à la douleur pendant les examens vaginaux et de choix de la position de naissance. (Traduit par Mouka)
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