Dans cet article, je discute certains apports de Nicole-Claude Mathieu à partir de mes recherches auprès de différentes femmes en Haïti et en France. J’analyse l’articulation des rapports sociaux dans le travail et la vie familiale des femmes haïtiennes (paysannes, servantes et patronnes), en insistant sur l’impact de leurs conditions matérielles sur leur représentation des rapports sociaux. Puis je regarde comment le genre peut être invisibilisé ou instrumentalisé dans le discours des travailleuses migrantes haïtiennes et des patronnes françaises. En plus de ces analyses théoriques où je développe un féminisme matérialiste intersectionnel, je confronte quelques apports épistémologiques et méthodologiques de Nicole-Claude Mathieu avec ma posture féministe socioclinique qui me porte à analyser les rapports sociaux en partant du vécu individuel des femmes.
Tous droits réservés. Republié avec l'autorisation du·de la détenteur·rice du droit d'auteur, Rose-Myrlie Joseph.