While women in Haiti obtained important changes in discriminatory laws after the end of the Duvalier era, other issues remained unresolved. Haiti is amongst six countries in the Caribbean and Latin America that criminalize abortion. This does not prevent women from practicing abortion at very high risks: it is estimated that a third of the maternal deaths are due to abortions in the country. The January 2010 earthquake killed thousands of people and feminist leaders were also victims. How did feminist activists continue the work to legalize abortion after this event? How are they perceived in the media? This paper looks at the oldest newspaper in Haiti, Le Nouvelliste, from the year 2010 to 2019, studying discourses and opinions on feminists and their fight for the legalization of abortion. Searches were done using the online search engine of Le Nouvelliste's website. Publications from AlterPresse for specific dates related to abortion are used to complete data from Le Nouvelliste. Doing a content analysis, eighteen articles were examined looking at pro-abortions arguments and arguments against abortion. Five articles were op-eds of authors against abortion, using medical and legal arguments. The anti-feminist discourse presents abortion as an imported women rights issue. Three articles were investigation done by journalists with testimonies of women who had abortions, their families, professionals and non-professionals who practice abortions. Eight articles were reports of events related to the subject: presentation of a new bill and advocacy activities. The two main arguments presented to defend legalization of abortion are the public health argument and women’s right to dispose of their own bodies. Two articles are a question and answer with a lawyer about a new bill that will partially decriminalize abortion.
Alors que les femmes haïtiennes ont obtenu des changements importants dans les lois discriminatoires après la fin de l'ère Duvalier, d'autres questions sont restées en suspens. Haïti fait partie des six pays des Caraïbes et d'Amérique latine qui criminalisent l'avortement. Cela n'empêche pas les femmes de pratiquer l'avortement à des risques très élevés : on estime qu'un tiers des décès maternels sont dus à des avortements dans le pays. Le tremblement de terre de janvier 2010 a tué des milliers de personnes et des leaders féministes en ont également été victimes. Comment les militantes féministes ont-elles poursuivi le travail de légalisation de l'avortement après cet événement ? Comment sont-elles perçues dans les médias ? Cet article se penche sur le plus ancien journal d'Haïti, Le Nouvelliste, de l'année 2010 à 2019, en étudiant les discours et les opinions sur les féministes et leur combat pour la légalisation de l'avortement. Les recherches ont été effectuées à l'aide du moteur de recherche en ligne du site Internet du Nouvelliste. Les publications d'AlterPresse pour des dates spécifiques liées à l'avortement sont utilisées pour compléter les données du Nouvelliste. Lors de l’analyse de contenu, dix-huit articles ont été examinés à la recherche des arguments en faveur de l'avortement et des arguments contre l'avortement. Cinq articles étaient des tribunes libres d'auteurs contre l'avortement, utilisant des arguments médicaux et juridiques. Le discours antiféministe présente l'avortement comme une question importée de droits des femmes. Trois articles étaient des enquêtes menées par des journalistes avec des témoignages de femmes ayant vécu un avortement, de leurs familles, de professionnels et de non-professionnels pratiquant des avortements. Huit articles étaient des rapports d'événements liés au sujet : présentation d'un nouveau projet de loi et activités de plaidoyer. Les deux principaux arguments présentés pour défendre la légalisation de l'avortement sont l'argument de la santé publique et le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Deux articles sont une question et une réponse avec un avocat sur un nouveau projet de loi qui dépénalisera partiellement l'avortement. (Traduit par Mouka)