Objectives:
We conducted a mixed methods study of delayed access to emergency obstetrical care among preeclamptic and non-preeclamptic women in Port au Prince, Haiti, grounded in the Three Delays model of Thaddeus and Maine. The primary objectives were to identify factors affecting delays in accessing care and clinical consequences of delays.
Methods:
524 surveys were administered to women admitted to the Médecins Sans Frontières (MSF) obstetric emergency hospital. Survey questions addressed demographic, clinical, and behavioral risk factors; first (at home), second (transport) and third (health facility) delays; and clinical outcomes for women and infants. Bivariate statistics were used to assess relationships between preeclampsia status and delay, and between risk factors and
delay. Twenty-six survey participants with lengthy delays (> 6 hours) were chosen for interviews, which elicited details about delays women experienced. Data were analyzed using a grounded theory approach.
Results:
We found long delays to accessing care for preeclamptic women (median 5.0 hours, IQR 10.5, vs. 4.0 hours, IQR 5.0, for non-preeclamptic women, p<0.01), primarily due to delays at home before leaving for the hospital (median 2.6 hours, IQR 10.6). No demographic, clinical, or behavioral factors were related to access to care. Women's health prior to pregnancy was not associated with delays, with the exception of preeclamptic women who had previously seen a doctor, who had significantly longer delays than women who had not previously seen a doctor (22.8 hours versus 11.2 hours, p=0.02). Long delays for both preeclamptic and non-preeclamptic women were not associated with poorer clinical outcomes. Although the MSF hospital is free of charge, financial barriers at other hospitals limited access to emergency obstetric care for many women, who commonly experienced non-evidence-based care, including inappropriate education from antenatal care providers when diagnosed with hypertension or preeclampsia.
Conclusions:
Pregnant women with preeclampsia in Port au Prince reported significant delays in accessing emergency obstetric care. Many delays stemmed from poor quality antenatal care services, which fail to screen, treat, or educate women appropriately. Improvements should be made in education and supervision for antenatal care providers, and in accessibility of emergency services at public hospitals in Port au Prince.
Objectifs :
Nous avons mené une étude à méthodes mixtes sur les retards d'accès aux soins obstétricaux d'urgence chez les femmes prééclamptiques et non prééclamptiques à Port-au-Prince, en Haïti, fondée sur le modèle des trois retards de Thaddeus et Maine. Les objectifs principaux étaient d'identifier les facteurs affectant les retards dans l'accès aux soins et les conséquences cliniques des retards.
Méthodes :
524 enquêtes ont été administrées à des femmes admises à l'hôpital d'urgence obstétricale de Médecins Sans Frontières (MSF). Les questions de l'enquête portaient sur les facteurs de risque démographiques, cliniques et comportementaux ; le premier (à domicile), le deuxième (transport) et le troisième (établissement de santé) retard ; et les résultats cliniques pour les femmes et les nourrissons. Des statistiques bivariées ont été utilisées pour évaluer les relations entre le statut de prééclampsie et le retard, ainsi qu’entre les facteurs de risque et le retard. Vingt-six participantes à l'enquête ayant subi de longs retards (> 6 heures) ont été choisies pour des entrevues, qui ont permis d'obtenir des détails sur les retards subis par les femmes. Les données ont été analysées en utilisant une approche de théorie ancrée.
Résultats :
Nous avons constaté de longs délais d'accès aux soins pour les femmes pré-éclamptiques (médiane 5,0 heures, EI 10,5, contre 4,0 heures, EI 5,0, pour les femmes non pré-éclamptiques, p<0,01), principalement dus aux délais à la maison avant le départ pour l'hôpital (médiane 2,6 heures, EI 10,6). Aucun facteur démographique, clinique ou comportemental n'était lié à l'accès aux soins. L'état de santé des femmes avant la grossesse n'était pas associé aux retards, à l'exception des femmes prééclamptiques qui avaient déjà consulté un médecin, dont les retards étaient significativement plus longs que ceux des femmes qui n'avaient jamais consulté de médecin (22,8 heures contre 11,2 heures, p=0,02). Les longs délais, tant pour les femmes prééclamptiques que pour les femmes non prééclamptiques, n'étaient pas associés à de moins bons résultats cliniques. Bien que l'hôpital MSF soit gratuit, les obstacles financiers dans d'autres hôpitaux ont limité l'accès aux soins obstétricaux d'urgence pour de nombreuses femmes, qui ont généralement reçu des soins non fondés sur des preuves, y compris une éducation inappropriée de la part des prestataires de soins prénataux lorsqu’elles ont reçu un diagnostic d’hypertension ou de prééclampsie.
Conclusions :
Les femmes enceintes atteintes de prééclampsie à Port-au-Prince ont signalé des retards importants dans l'accès aux soins obstétricaux d'urgence. De nombreux retards sont dus à des services de soins prénataux de mauvaise qualité, qui ne parviennent pas à dépister, traiter ou éduquer les femmes de manière appropriée. Des améliorations doivent être apportées à la formation et à la supervision des prestataires de soins prénataux, ainsi qu'à l'accessibilité des services d'urgence dans les hôpitaux publics de Port-au-Prince. (Traduit par Mouka)
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