Ce texte analyse l’œuvre de Marie-Célie Agnant, romancière, poète et conteuse, et s’intéresse particulièrement aux figures maternelles qui évoluent dans cet univers littéraire particulièrement féminin. Dans ses ouvrages de littérature de jeunesse, trois types de femmes apparaissent de façon récurrente : la tante, qui incarne le principe de réalité et qui est chargée de soumettre l’enfant rebelle ; la mère, qui est effacée, résignée et qui confronte son enfant à la recherche de liberté et d’indépendance ; et la grand-mère, qui incarne la mémoire familiale et transmet à ses petits-enfants ses savoirs et son identité. Or, dans la littérature pour adultes, une autre figure maternelle apparaît : celle de la mauvaise mère. Par exemple, dans Le Livre d’Emma, on retrouve la mauvaise mère dans le personnage principal, celui d’Emma, une mère accusée d’avoir tué sa fille et internée dans un asile. Ce texte s’intéresse à la manière dont le personnage de la mauvaise mère permet de se pencher sur la question identitaire et devient un symbole qui agit contre le patriarcat, la colonisation et toutes les autres formes d’oppressions. Il décrit également comment Marie-Célie Agnant, à travers ses personnages féminins, parvient à présenter les problématiques auxquelles sont confrontées les femmes haïtiennes et à transmettre un message politique revendicateur. (Résumé par Mouka)
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Ce texte est d'abord paru dans l'ouvrage « Haïti : Enjeux d'écriture », publié par les Presses universitaires de Vincennes.