In this paper Marie-Jose N'zengou-Tayo draws on a variety of sources, both historical and contemporary, to describe the journey of Haitian women from nineteenth-century post-War of Independence, to present-day Haitian society.
The paper is divided in two sections. In the first, the author traces a brief social history of women, quoting anthropological and sociological studies from the 1930s to the 1970s. She begins with rural peasant women noting their significant involvement in farming, marketing and in the internal food trade sector. The development of polygamy and common law unions as the most common form of conjugal union is seen as a practical response to survival in rural Haiti. The author notes the major impact on women's lives of continued political upheavals, violent repression, rural degradation and migration to the cities. Opportunities for employment in a deprived urban setting, and women's initiatives in income generating are also described under the Duvalier regimes. A brief overview of the lives of the middle class is included, although there is a paucity of research in this area available to the author. Violence against women is a regular threat facing domestic workers, and a means of repression used by the state against women across classes.
In the second section N'Zengou-Tayo addresses the literary representation of Haitian women by both female and male Haitian writers. The paper examines how female writers have developed subversive narrative strategies to shape a female identity in order to break away from the stereotypes portrayed in men's writing.
N'Zengou-Tayo concludes that the tremendous contribution of Haitian women to their society has neither been recognized nor documented. Despite this, the resilience of Haitian women, whether in their daily lives or in their writing, has enabled them to make strides towards improving their lives.
Dans cet article, Marie-José N'zengou-Tayo s'appuie sur une variété de sources, tant historiques que contemporaines, pour décrire le parcours des femmes haïtiennes de l'après-guerre d'indépendance du dix-neuvième siècle jusqu'à la société haïtienne actuelle.
L'article est divisé en deux sections. Dans la première, l'auteure retrace une brève histoire sociale des femmes, en citant des études anthropologiques et sociologiques des années 1930 aux années 1970. Elle commence par les femmes rurales paysannes en notant leur implication importante dans l'agriculture, la commercialisation et dans le secteur du commerce alimentaire interne. Le développement de la polygamie et de l'union libre comme forme la plus courante d'union conjugale est considéré comme une réponse pratique à la survie dans les régions rurales haïtiennes. L'auteure note l'impact majeur sur la vie des femmes des bouleversements politiques continus, de la répression violente, de la dégradation rurale et de la migration vers les villes. Les possibilités d'emploi dans un environnement urbain défavorisé et les initiatives des femmes pour générer des revenus sont également décrites sous les régimes Duvalier. Un bref aperçu de la vie de la classe moyenne est inclus, bien qu’il y ait peu de recherches dans ce domaine à la disposition de l'auteur. La violence contre les femmes est une menace régulière à laquelle sont confrontées les travailleuses domestiques et un moyen de répression utilisé par l'État contre les femmes de toutes les classes.
Dans la deuxième partie, N'Zengou-Tayo aborde la représentation littéraire des femmes haïtiennes par des écrivains haïtiens, hommes et femmes. L'article examine comment les écrivaines ont développé des stratégies narratives subversives pour façonner une identité féminine afin de se libérer des stéréotypes représentés dans les écrits des hommes.
N'Zengou-Tayo conclut que l'immense contribution des femmes haïtiennes à leur société n'a été ni reconnue ni documentée. Malgré cela, la résilience des femmes haïtiennes, que ce soit dans leur vie quotidienne ou dans leurs écrits, leur a permis de faire des progrès pour améliorer leur vie. (Traduit par Mouka)