Although Haitian women have been systematically excluded from social and historical discourse even as they actively engage in the fight for change, EdwidgeDanticat proves through her characters that revolutionaries come in many forms. Breath, Eyes, Memory rewrites the myths embedded in the country’s historical narratives so that Haitian women are unsilenced. As Myriam Chancy contends, “The experience of the Haitian woman is defined by exile within her own country, for she is alienated from the means to assert at once feminine and feminist identities at the same time that she undergoes the same colonial experiences of her male counterparts.” Fiction, then, provides a platform for Haitian women writers to present counternarratives to nationalist discourse, paternalism, and imperialism. In Breath, Eyes, Memory, Danticat examines the systematic erasure of Black women’s lived experiences and the implications of sexual assault. Set in the midst of Jean-Claude “Baby Doc” Duvalier’s inherited dictatorship, several years before Haiti’s first democratic election, Danticat’s novel exposes the emotional and physical scars left by gendered violence. Like Marie-Vieux Chauvet in her pivotal trilogy Amour, Colère, et Folie (1968), Danticat contextualizes Black female trauma as personal, generational, and political.
Bien que les femmes haïtiennes aient été systématiquement exclues du discours social et historique alors même qu'elles s'engagent activement dans la lutte pour le changement, Edwidge Danticat prouve à travers ses personnages que les révolutionnaires se présentent sous de nombreuses formes. Breath, Eyes, Memory réécrit les mythes ancrés dans les récits historiques du pays afin que les femmes haïtiennes ne soient pas réduites au silence. Comme l'affirme Myriam Chancy, « l'expérience de la femme haïtienne se définit par l'exil à l'intérieur de son propre pays, car elle est aliénée des moyens d'affirmer à la fois son identité féminine et féministe en même temps qu’elle subit les mêmes expériences coloniales que ses homologues masculins ». La fiction offre donc une plateforme aux écrivaines haïtiennes pour présenter des contre-récits au discours nationaliste, au paternalisme et à l'impérialisme. Dans Breath, Eyes, Memory, Danticat examine l'effacement systématique des expériences vécues par les femmes noires et les implications des agressions sexuelles. Situé au cœur de la dictature héritée de Jean-Claude « Baby Doc » Duvalier, plusieurs années avant les premières élections démocratiques en Haïti, le roman de Danticat expose les cicatrices émotionnelles et physiques laissées par la violence sexospécifique. Comme Marie-Vieux Chauvet dans sa trilogie charnière Amour, Colère, et Folie (1968), Danticat replace le traumatisme des femmes noires dans un contexte personnel, générationnel et politique. (Traduit par Mouka)
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