Mouka est un espace documentaire sur le genre et les droits des femmes haïtiennes

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Après la grande mobilisation féministe suivant le départ des Duvalier, de nombreuses militantes, convaincues de la nécessité d’investir les espaces décisionnels de l’État, ont travaillé à la création du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes (MCFDF) en 1994. Entretien avec la première titulaire du ministère, Lise Marie Déjean.
Les programmes visant la réduction de la mortalité maternelle ont donné peu de résultats probants en Haïti. Au cœur de ceux-ci, une stratégie d’intervention axée sur la hausse des accouchements en milieu institutionnel où la naturalisation des hiérarchies raciales et sociales reproduit les relations de domination de l’héritage colonial.
La vie en Haïti, comme dans plusieurs pays, est structurée à l’avantage des hommes à plusieurs égards, que ce soit dans la distribution de la pauvreté, du travail ou des autres conditions matérielles de la vie des femmes. Cadres sociodémographique, socioéconomique et sociopolitique.
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Publications en vedette

Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (17 octobre 2017)

Survol de la situation des femmes vivant seules, en situation de précarité ou non, en Haïti, des informations disponibles sur leur accès à l’emploi et au logement, le traitement que leur réserve la société et les services de soutien qui leur sont offerts.

Pascal-Trouillot, Ertha (1974)

Avant que Napoléon Bonaparte promulgue le Code civil en 1804, les femmes avaient des droits politiques et civils. Cependant, les femmes mariées étaient considérées comme incapables d’exercer leurs droits et étaient la cible de plusieurs restrictions. Par la suite, certains privilèges leur ont été accordés, mais l’histoire législative de la situation des femmes a ralenti l’amélioration de leur statut dans la société haïtienne.

Charles, Carolle (1995)

Sous le régime des Duvalier, un nouveau mouvement de femmes haïtiennes prend ses racines dans deux processus : la migration d'Haïtiennes en Amérique du Nord, qui leur permet de défendre les droits des femmes au niveau transnational, et la montée de groupes féministes. Après la dictature, ces groupes ont pu provoquer des changements politiques favorables aux femmes tout en contribuant à l’instauration du premier gouvernement démocratique. Cependant, l’instabilité politique suscitée par le coup d’État de 1991 amène une très forte répression qui efface des progrès effectués.

Campbell, Doris W., Jacquelyn C. Campbell, Hossein N. Yarandi, Annie Lewis O'Connor, Emily Dollar, Cheryl M. Killion, Elizabeth D. Sloand, Gloria B. Callwood, Nicole M. Cesar, Mona Hassan et Faye A. Gary (2016)

Les quelques recherches disponibles sur les femmes déplacées à la suite d'une catastrophe montrent que celles-ci sont particulièrement vulnérables à la violence et aux mauvais traitements. Cette enquête porte sur la violence subie par les femmes avant et après le tremblement de terre de 2010 en Haïti ainsi que sur la santé de celles qui ont vécu dans les camps après le séisme. Elle révèle des taux élevés de violence et d'abus avant (71 %) et après (75 %) le tremblement de terre, principalement perpétrés par les amis ou les conjoints des femmes victimes de maltraitance. Deux constats ressortent de cette étude : d’abord, les femmes subissant de la maltraitance déclarent davantage de difficultés liées à leur santé mentale et physique que les autres femmes. De plus, la majorité des femmes interrogées n'a pas signalé la présence d'une tolérance individuelle ou communautaire à la violence et aux mauvais traitements, mais a plutôt reconnu un contexte de prévention très limité. La planification et la mise en œuvre coordonnée d'interventions s'avèrent donc essentielles pour une prise en charge empathique et sensible des femmes déplacées à la suite d’une catastrophe naturelle.

Cadeau, Rébecca S. (2018)

Il est possible de se rendre compte des rapports de sexe, de classe et de race dans l'attribution de la parole lors de débats électoraux. Malgré l'inclusion graduelle des femmes dans la politique en Haïti, celles-ci sont toujours perçues selon les stéréotypes traditionnels présents à leur égard et elles ne se voient pas souvent accorder la parole. Cette présence des femmes sur le plan politique est donc minimisée pour laisser l'espace aux hommes majoritairement. Elles n'arrivent pas à prendre place dans ce domaine, car cela va à l'encontre des rôles attribués aux femmes haïtiennes; en outre, elles sont jugées lorsqu'elles le font. Il s’agit donc d'un rapport de pouvoir inégalitaire installé par les comportements attendus selon le sexe.