Ce chapitre traite des injustices reliées à l’épistémologie qui reproduisent les rapports de domination de genre et/ou de race. L’auteure définit le concept d’injustice épistémique et l’aborde sous sa manifestation sous la forme d’épistémologie de l’ignorance. Puis, elle explique de quelle façon l’épistémologie de l’ignorance renforce les injustices épistémiques pour perpétuer l’oppression des groupes marginalisés. Elle conclue en insistant sur la nécessité des programmes d’études féministes pour faire face aux enjeux soulevés.
Côté, Denyse
La femme poto mitan : Réalités et représentations sociales à la Martinique
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Dans plusieurs familles créoles, les pères sont absents et les mères se retrouvent seules pour soutenir leur famille, celles-ci sont appelées poto mitan. Cet article discute des femmes antillaises qui se retrouvent à élever leurs enfants seules avant même d’être mariées, contrairement au statut monoparental français qui survient après une séparation ou un décès. La monoparentalité en Haïti est perçue négativement comme une façon de retirer de l’argent des pères, tandis que les femmes poto mitan sont représentées comme fortes.
L'antiféminisme en Haïti
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Le mouvement féministe haïtien, enraciné depuis le début du XXe siècle malgré un environnement peu favorable, a vu naître plusieurs organisations et manifestations clés. Initié sous l'Occupation militaire américaine d’Haïti par des femmes de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, il s'est intensifié avec la résistance contre les agressions sexuelles des Marines et la création de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté.
Impact de l’Occupation américaine sur la représentation des femmes dans la littérature haïtienne : Hier et aujourd’hui
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L’occupation américaine en Haïti a permis aux femmes de protester contre l’organisation patriarcale de leur société, notamment avec la création de la Ligue féminine d’action sociale. On explique ici comment la littérature haïtienne change à partir du moment où les femmes y prennent la parole. C’est surtout l’image des femmes dans les œuvres qui diffère chez les auteurs masculins et féminins.
L’avortement en droit haïtien au regard des droits humains
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En Haïti, l’avortement est illégal, tabou et clandestin. Ce chapitre met en évidence l’urgente nécessité pour les législateurs haïtiens de revoir leur position sur l’avortement, à la lumière des nouvelles dynamiques sociales et des nouveaux engagements internationaux de l’État haïtien. La pénalisation de l’avortement dans le droit haïtien est inadéquate avec les nouvelles réalités sociales et est en conflit avec les intérêts des femmes haïtiennes. Ce texte étudie comment le droit se saisit du phénomène et comment le procès de l’article 262 du Code pénal haïtien pénalise l’avortement.
Le potentiel d’une recherche féministe décoloniale pour déconstruire le récit de l’État fragile haïtien
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En 2016, soit six ans après le séisme Matthew qui a durement touché Haïti en janvier 2010, le pays est encore perçu comme étant « faible », « fragile » et « défaillant ». La mauvaise performance des dirigeants haïtiens serait un élément permettant de comprendre pourquoi le pays est aujourd’hui en situation de précarité. Selon l’auteure, les États considérés comme étant fragiles sont ceux qui, en contexte de pauvreté extrême, ne parviennent pas nécessairement à assurer la sécurité et le bien-être des leurs citoyens et citoyennes.
Pratiques institutionnelles et représentations sociales du genre dans l’administration publique haïtienne, 2013-2015
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Les engagements politiques pour contrer les inégalités entre les femmes et les hommes ne sont pas suffisants pour faire avancer les choses. La barrière sociale dans le milieu administratif fait perdurer les discriminations et les préjugés sexistes, et les actions et les représentations sociales des acteurs diffèrent des engagements prononcés. Il existe une difficulté d’application notamment lié au manque d’intégration de la dimension genre dans l’organisation des institutions.
Partir pour mieux s’enraciner ou retour sur la fabrique du poto mitan en Haïti
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Dans cet article sur les cadres sociaux des déplacements de travail des Haïtiennes, notamment dans le contexte des migrations internationales, je soutiens que les migrantes qui travaillent hors d’Haïti pour nourrir leurs familles sont socio-politiquement plus ancrées dans leur pays d’origine que dans leur pays d’installation. Pour soutenir cette hypothèse, je propose deux chefs d’argumentation axés sur le récit de vie de Sula1, jeune migrante haïtienne en France.
La nébuleuse antiféministe
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Comment aborder l’antiféminisme? Il me semble qu’il faut le prendre au pied de la lettre et essayer d’en cartographier les diverses manifestations. C’est un peu ce que je compte faire ici, en le distin- guant de la misogynie et du sexisme. J’entreprendrai ensuite de bali- ser ce champ sur le plan théorique. La dernière partie de ce texte sera consacrée à certains visages de l’antiféminisme au Québec.
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La place des femmes dans la recherche économique en Haïti
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Dans ce chapitre, Frédéric Gérald Chéry fait le lien entre l’importante présence féminine dans le secteur productif de l’économie et la négligence de la recherche économique en Haïti. Il contextualise cette participation économique des femmes à travers une perspective historique et sociologique et met en lumière les dynamiques de pouvoir et de genre qui marquent l’économie haïtienne. Il souligne également la nécessité de la recherche dans l’élaboration de politiques nationales efficaces et explique pourquoi et comment les femmes sont exclues de la production de savoirs.